Le redoutable Liski, chef du gang parisien de la drogue, engage Henri le Nantais pour remettre de l'ordre dans l'organisation du réseau. Le Nantais démonte donc minutieusement tout le mécanisme du trafic de la "chnouf"... Mais qui est-il vraiment ?
L'avis du cinéphile : Revenu tout en haut du box-office avec Touchez pas au grisbi de Jacques Becker en 1954, Jean Gabin craint cependant que cette embellie ne dure pas. Il enchaine alors plusieurs projets, dont ce Razzia sur la chnouf désormais presque aussi mythique que le Grisbi. Gabin demande à s'entourer de certains acteurs, dont Lino Ventura, encore débutant, qui l'a beaucoup impressionné sur le tournage du Becker.
Noir de noir, ce polar explicitement pour adultes constitue à lui seul l'exemple parfait du genre tel qu'il était traité en France dans les années 1950. Une violence graphique et psychologique régulière, un langage de rue hyper réaliste, des reconstitutions extérieurs/intérieurs remarquables, un ton global sombre, des péripéties à hauteur d'homme, un récit bien tenu et une réalisation affirmée qui ménage ombres et lumières avec délice. A ce titre, Razzia sur la chnouf offre une incroyable atmosphère noir & blanc qui emporte le spectateur dans un ailleurs tout à fait "série noire" dans l'esprit. Gabin est absolument grandiose (comme d'habitude), Ventura crève l'écran et semble déjà appréhender ses rôles avec une grande intelligence, et le reste de la distribution fait le travail à la perfection. Ce polar pour adultes obtiendra un grand succès au box-office et rassurera Gabin : il est revenu au top et entame dès lors quinze années triomphales. Un superbe film noir.
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